« Dans le jardin de l'Ogre » ou la visite intérieure d'une nymphomane

"Adèle ne peut plus penser qu'à ça."

En résumé…

 Les points faibles : peu d'actions à se mettre sous la dent, ça manque de palpitant, une fin assez neutre.

 

Les points forts : une écriture qui accroche, qui ose dire le sexe et la sexualité.

  

Avis : comme sceptique devant un bon film d'auteur. C'est prenant mais jamais réellement emballant. Bref je reste coincé entre le papier cadeau et l'oubli dans un placard.

et si j'en parlais...

Leïla Slimani, ça vous parle ? À moi, oui. Enfin un peu. Prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman, je me suis laissé tenter un jour d'été où la chaleur m'a pris pour finalement me guider vers son tout premier roman : Dans le jardin de l'ogre.

      

Autant vous dire que ce jardin est celui d'une ogresse à l'appétit sexuel insatiable et surtout déséquilibré. Adèle, l'héroïne du roman, va parler d'elle, de son besoin d'être comblée, heureuse, de chercher son bonheur par du sexe, violent, impulsif, chez elle, dans la rue, chez des étrangers, dans les hôtels, dans son bureau... Et cela tandis que son mari, un gentil médecin nommé Richard, ne se doute de rien et croit poursuivre une vie banale.

 

C'est trash, volontairement. Forcément, l'auteur se plaît à peindre cette femme qui a tout pour elle – mari riche, un enfant, un métier – et qui pourtant ne se remplit véritablement de rien. Comme l'image d'une Nana moderne incapable d'éviter sa perte.

 

Trash, un peu sans doute trop. Tout le sujet du livre se résume en une vingtaine de pages. Le reste n'est ensuite qu'une série d'image choc avec toujours plus : plus de sexe, plus de pratiques inhabituelles comme pour me dire : reste petit voyeur…

 

Heureusement Leïla Slimani a une vraie petite patte d'écrivaine et brosse avec force la psychologie d'Adèle.

 

Alors, au fond et à la fin, on s'en fiche de l'histoire. Peu importe le retournement lorsque Richard accroche ses cornes dans le malheur. En réalité, il ne s'est pas passé grand-chose. Toutefois, la dernière page tournée, un léger sentiment de malaise m'a saisi. Sans trop savoir ce que l'auteur voulait dire ou transmettre.

      

J'aime ou pas ? Franchement, je ne sais pas. Une certitude domine : j'aurai pu me passer de cette lecture…

 

 

Papy Yannick.